Alors que près d’1 Français sur 10 vit dans un désert médical, nombreux sont ceux à se tourner vers la e-santé et la télémédecine pour combler ce problème. Pourtant, dans de très nombreux cas, ces Français vivent aussi dans un désert numérique ! Face à cette double peine, Guillaume de Durat, e-influenceur en santé, a décidé d’organiser la 1ère édition de l’Université d’été des déserts médicaux et numériques. « Elle se déroulera les 8 et 9 septembre 2017, à Auzon, à cheval entre l’Allier et la Nièvre, capitale autoproclamée des déserts médicaux et numériques » indique Guillaume de Durat avant d’ajouter : « l’objectif est d’alerter l’ensemble des acteurs concernés – élus locaux et nationaux, industriels des télécoms, agences régionales de santé, représentants des usagers de santé et des consommateurs… – afin de travailler autour d’un seul et unique thème : quelles mesures mettre en place pour désenclaver ces territoires français ? ».
Des territoires marqués par une fracture numérique…
En France, encore de nombreuses régions font face à une disparité d’accès aux technologies numériques, notamment Internet. Malgré ce que disent les opérateurs ou l’ARCEP[1], beaucoup de zones du territoire national, dites « zones blanches », restent encore peu couvertes par la 4G ou la 3G et cela ne fait qu’accentuer les déserts médicaux. Depuis le début de l’année, la France veut opérer un virage ambulatoire[2] et les colloques se multiplient pour aborder le thème de la santé et du numériques. Pour Guillaume de DURAT, à l’initiative de l’Université d’été des déserts médicaux et numérique : « on ne pourra résoudre la problématique des déserts médicaux par la télémédecine et les objets connectés s’il subsiste un désert numérique ».
… et des déserts médicaux grandissants
Les communes le savent, elles voient partir leurs médecins malgré des incitations financières, les professionnels de santé le constatent, à leur niveau, par le manque voire l’absence de repreneurs pour les cabinets médicaux et les infirmières font des kilomètres pour rendre visite aux patients à domicile, quand ce ne sont pas les patients qui utilisent les transports sanitaires[3].
Parmi les conséquences de cette désertification médicale, l’hospitalisation à domicile (HAD) est mise en échec partiel car le patient n’est pas relié à une équipe qui peut le monitorer à distance. Les soins de suite et de rééducation (SSR) correspondent à 37 millions de journées en 2014 et 1 700 établissements disséminés dans les territoires.
Paradoxalement les hôpitaux manquent de médecins alors qu’il n’y en a jamais eu autant. Les délais de prise en charge dans un hôpital dans les 30 minutes sont utopiques et les SMUR ont du mal à communiquer.
Un événement rassembleur et fédérateur pour trouver des solutions pragmatiques et rapides
Aujourd’hui, les maladies chroniques représentent 10 millions de personnes, elles sont la cible idéale pour utiliser les objets connectés en e-santé et ainsi surveiller et transmettre leur état de santé. Or, sans réseau, l’e-santé ne peut se développer. Maillage des pharmacies, délivrance des médicaments, pharmacovigilance, consultation du dossier médical en ligne ou encore prise de rendez-vous sont également des problématiques à prendre en compte.
Fort de ce constat non exhaustif, Guillaume de Durat, accompagné d’un comité d’organisation composé d’acteurs majeurs de la santé, organisent l’Université d’été des déserts médicaux et numériques. Cet événement souhaite réunir Autorités de Santé (ARS), décideurs nationaux ou locaux, collectivités locales, établissements publics et privés, professionnels de santé, associations de patients, développeurs (start-up), fournisseurs de solutions de télémédecine, applications de santé, objets connectés en santé, opérateurs mobiles ou encore fournisseurs d’accès internet.
Organisé les 8 et 9 septembre 2017, l’événement se déroulera à Auzon, lieu volontairement choisi dans un territoire peu couvert par les opérateurs, représentatif du problème français.
Tables-rondes, conférences, ateliers… L’Université d’été des déserts médicaux et numériques a pour objectifs :
• D’exposer les attentes des différents acteurs
• D’élaborer des propositions sous forme d’engagements pour résoudre dans des délais rapides (à l’échelle d’un patient) l’enclavement de certaines régions françaises alors que d’autres pays ne connaissent pas ce problème de réseaux à l’heure actuelle.
Cette édition se fait en partenariat avec des établissements publics, des associations de patients, le Club Digital Santé, France eHealthTech et des jeunes entreprises dans le domaine de la santé. Toute personne intéressée par ces problématiques est, bien-sûr, invitée à contacter le comité d’organisation.
Informations pratiques
Université d’été des déserts médicaux et numériques
8 & 9 septembre 2017
Château d’Auzon
Auzon – 58 380 Lucenay-Lès-Aix
www.universitedeserts.fr
[1] http://www.arcep.fr/index.php?id=12823
[2] LFSS 2017 « 1 800 étudiants en médecine se sont engagés dans un Contrat d’Engagement de Service Public (CESP) 650 jeunes médecins ont déjà signé un contrat de praticien territorial de médecine générale (PTMG) »
[3] Sur la charge des transports sanitaires, voir le rapport de la Cour des Comptes in rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale, septembre 2012.
A propos de l'auteur
Laurent Mignon
De la défense des vignobles français sur les marchés export à la e-santé, en passant par la différenciation des molécules et la valorisation de la recherche médicale et biomédicale ou la mise en perspective de l’esprit scientifique et l’image des entreprises et de leurs porte-parole, un seul but : créer du lien entre les acteurs d’un même domaine. Sa méthode : « l’immersion ». Comprendre les enjeux, apporter de nouvelles idées et méthodes, être créatif mais aussi savoir dire non et aiguiller sur d’autres approches font son quotidien.