Pour les 3 millions de Français qui souffrent de troubles de l’érection, de nouvelles perspectives s’ouvrent actuellement avec les avancées de la recherche. Rapide focus sur celles-ci à l’occasion du 110e congrès de l’AFU, qui se tient actuellement à Paris.
Disponible depuis 1998 aux États-Unis (1999 en Europe), le sildénafil a représenté une avancée majeure pour la prise en charge des troubles de l’érection. Près de 20 ans plus tard, et malgré des déclinaisons autour du mode de fonctionnement des IPD5 (inhibiteurs de la phosphodiestérase), peu de réelles avancées ont eu lieu… Une situation qui pourrait évoluer avec des avancées dans trois nouveaux modes de traitements, tous non médicamenteux : lithotritie extracorporelle, thérapie cellulaire et plasma enrichi.
TOCEFI : l’AFU fait avancer la recherche
Développée au sein d’un centre hospitalier israélien, cette thérapie est destinée à libérer les facteurs de croissance et à stimuler la néo-vascularisation de la verge en délivrant des ondes de choc de faible intensité (Traitement par Ondes de Choc Extracorporelles à Faible Intensité, ou TOCEFI). Si les premiers résultats semblent prometteurs, notamment vis-à-vis de la durée d’action (supérieure à celle des IPD5), il reste encore à bien en comprendre les mécanismes d’actions et les résultats de cette thérapie à plus long terme.
Pour ce faire, 5 centres (l’hôpital de Garches, celui de Lyon sud, le CHU de Bordeaux, la clinique Beau Soleil à Montpellier et le CHU de Nîmes), sont unis au sein d’un Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC) placé sous l’égide de l’AFU.
Nommé Shock-ED et dirigé par le Pr Stéphane Droupy du CHU de Nîmes, ce PHRC est une étude prospective, randomisée, menée en double aveugle, qui permet de comparer l’efficacité de quatre séances hebdomadaires de TOCEFI par rapport à un placebo pour améliorer la fonction érectile à 3 mois après le traitement. Sélectionnée au PHRC national 2013, les résultats de l’étude Shock-ED sont attendus avec intérêt par l’ensemble de la communauté scientifique et médicale urologique et andrologique.
Plasma enrichi : des enjeux éthiques
Manquant encore de validation scientifique (seules des études chez le rat ont été menées), cette technique qui consiste à prélever du sang chez un patient puis à l’injecter dans le corps caverneux de la verge après avoir été centrifugé, pose des problématiques d’éthiques médicales.
Thérapie cellulaire : l’heure est encore à la recherche fondamentale
Injecter des cellules souches dans les corps caverneux de la verge est sans aucun doute l’une des voies les plus prometteuses et les plus innovantes pour la prise en charge de la dysfonction érectile… mais pour l’instant il s’agit avant tout de programme de recherche expérimentale voire fondamentale.
À propos de l’AFU
L’Association Française d’Urologie est une société savante représentant plus de 90% des urologues exerçant en France (soit 1 133 médecins). Médecin et chirurgien, l’urologue prend en charge l’ensemble des pathologies touchant l’appareil urinaire de la femme et de l’homme (cancérologie, incontinence urinaire, troubles mictionnels, calculs urinaires, insuffisance rénale et greffe), ainsi que celles touchant l’appareil génital de l’homme. L’AFU est un acteur de la recherche et de l’évaluation en urologie. Elle diffuse les bonnes pratiques aux urologues afin d’apporter les meilleurs soins aux patients, notamment via son site internet grand public : http://www.urologie-sante.fr
A propos de l'auteur
Laurent Mignon
De la défense des vignobles français sur les marchés export à la e-santé, en passant par la différenciation des molécules et la valorisation de la recherche médicale et biomédicale ou la mise en perspective de l’esprit scientifique et l’image des entreprises et de leurs porte-parole, un seul but : créer du lien entre les acteurs d’un même domaine. Sa méthode : « l’immersion ». Comprendre les enjeux, apporter de nouvelles idées et méthodes, être créatif mais aussi savoir dire non et aiguiller sur d’autres approches font son quotidien.