Qui dit « nouvelle année » dit, comme tous les ans, « bonnes résolutions ». Et si pour 2019, on en sélectionnait une seule mais qu’on la tenait ? Ostéopathes de France fait sa proposition : prendre rendez-vous chez un ostéopathe même si tout va bien, pour prévenir l’apparition et l’installation des problèmes !
De l’ostéopathie en prévention, quézako ?
À l’échelle individuelle, la prévention en santé permet d’anticiper l’apparition et l’installation des soucis de santé qui risquent de s’aggraver.
Cécile Jaquin est ostéopathe à Lablachère, en Ardèche, et membre d’Ostéopathes de France. Elle explique : « l’ostéopathie en prévention se justifie par le B.A.-BA du corps humain : celui-ci est en perpétuel mouvement. Des déséquilibres naissent de la logique même du corps ». Or, ces déséquilibres peuvent à terme engendrer des micro-blocages qui vont s’ancrer progressivement. À ceux-là, s’ajoutent les mauvaises postures, les chutes, les chocs, qu’ils soient physiques ou émotionnels et qui vont créer des contractures et des blocages plus importants.
L’objectif d’une séance d’ostéopathie en prévention est justement de libérer ces tensions afin de maintenir le mouvement de toutes les parties du corps. « On reçoit souvent des patients pour des consultations en urgence », indique Cécile Jaquin, « mais les douleurs aigües ne relèvent pas toujours de l’ostéopathie : elles appartiennent aussi à d’autres champs du soin ».Bien sûr, l’ostéopathe va pouvoir intervenir sur certaines d’entre elles, « mais la mission première de notre discipline, c’est d’anticiper ces douleurs. La recherche par rapport au patient, ce n’est pas de vérifier sa posture en premier lieu, mais sa mobilité », précise-t-elle. Elle illustre : « si on prend l’exemple d’une porte, on ne va pas vérifier si la porte est belle et si elle a une belle structure, mais si elle fonctionne dans toute son amplitude, si elle s’ouvre et se ferme entièrement ». L’ostéopathie recherche en effet les problèmes de fonctionnement dans la mobilité de toutes les parties du corps, des articulations aux organes en passant par les artères. C’est là que se situe la prévention. « L’ostéopathe peut intervenir largement en amont des problèmes. Par exemple, si l’estomac est perturbé dans son mouvement naturel, certaines zones peuvent être tiraillées, ce qui risque d’entraîner une acidité au niveau local qui elle-même peut dégénérer en ulcération !»
La consultation chez l’ostéopathe, pour qui ?
« Tout le monde a besoin de vérifier sa mobilité », martèle Cécile Jaquin. Mais nul besoin de faire du zèle ! Quand tout va bien, même chez la personne âgée, une visite annuelle suffit largement,une tous les 8-10 mois tout au plus. En revanche, si le patient est de constitution un peu fragile ou qu’il est physiquement très sollicité, par lesport ou son métier notamment, il peut consulter plusieurs fois par an. De même, en cas de traumatisme, même léger, il ne faut pas hésiter à prendre rendez-vous rapidement.
Pour la femme enceinte
« Il y a des sujets plus spécifiques qui nécessitent une consultation plus fréquente », précise Cécile Jaquin. C’est le cas de la femme enceinte par exemple. Comme le corps se transforme, il peut être judicieux de réaliser une séance en début de grossesse pour vérifier que le bassin, les lombaires et le système digestif pourront être mobilisés correctement, puis une fois tous les trimestres pour suivre les évolutions et les adaptations du corps.
Pour le nourrisson
C’est la même chose pour les nourrissons : il y a des étapes. Une rencontre avec l’ostéopathe peut être utile dès les suites de l’accouchement car le passage nécessite des efforts importants pour l’enfant. « L’ostéopathe va contrôler la bonne mise en route de l’organisme. » Très tôt, on peut vérifier la tenue de la tête du bébé pour permettre un bon démarrage de la verticalisation.
Pour le sujet âgé
« Lapersonne âgée atteinte d’arthrose peut aussi consulter plus fréquemment en prévention de la douleur ». La manipulation peut en effet intervenir tous les 3 à 4 mois pour retirer les fibroses. « C’est un peu le principe de la rouille sur du métal : on freine l’impact sur le fonctionnement de la structure, pas sur son intégrité. L’ostéopathe va agir sur les douleurs ». Mais attention « tous les patients ne réagissent pas de la même manière à l’ostéopathie et une consultation régulière n’est utile que si on a constaté son efficacité ! », insiste de nouveau Cécile Jaquin.
Et on consulte quand ?
L’hiver est une bonne période !« Chaque saison entraîne son lot de changements, donc chaque nouvelle saison est appropriée », indique Cécile Jaquin avant de compléter :« en hiver, certaines structures sont sollicitées pour aider le corps à résister au froid et à faire face aux repas plus lourds, en particulier après les fêtes ». Janvier est donc particulièrement adapté à un bilan chez son ostéopathe… et l’occasion de tenir sa bonne résolution de début d’année !
À propos d’Ostéopathes de France
Créée en 1987, Ostéopathes de France est une association de professionnels au service des ostéopathes et des étudiants. Elle est la principale organisation socioprofessionnelle du secteur et a été officiellement reconnue représentative par le Ministère de la Santé en août 2014.
A propos de l'auteur
Laurent Mignon
De la défense des vignobles français sur les marchés export à la e-santé, en passant par la différenciation des molécules et la valorisation de la recherche médicale et biomédicale ou la mise en perspective de l’esprit scientifique et l’image des entreprises et de leurs porte-parole, un seul but : créer du lien entre les acteurs d’un même domaine. Sa méthode : « l’immersion ». Comprendre les enjeux, apporter de nouvelles idées et méthodes, être créatif mais aussi savoir dire non et aiguiller sur d’autres approches font son quotidien.