4e cancer de l’homme et 7e cancer féminin, le cancer de la vessie est trop souvent oublié. En cause, une absence d’avancée thérapeutique depuis une trentaine d’année. En phénomène amené à changer avec les innovations thérapeutiques apparues en 2016 et prévues pour les mois à venir. Focus sur celles-ci à l’occasion du 110e congrès de l’AFU, qui se tient actuellement à Paris.
Une maladie au pronostic sombre
Même si son incidence a légèrement baissé depuis les années 1980, le cancer de la vessie est responsable d’environ 5 000 décès chaque année en France, principalement chez l’homme. De fait, avec une médiane de survie globale de seulement 5 à 7 mois avec un traitement standard, le cancer de la vessie métastatique est l’un des cancers au pronostic le plus sombre et l’un des grands défis de l’urologie des années 2020.
L’immunothérapie : une révolution en marche
Heureusement depuis le début de l’année, l’immunothérapie semble pouvoir apporter de nouvelles armes aux urologues.
Ainsi, en tout début d’année, l’atezolizumab – anticorps anti-PD-L1 – a été approuvé suite à des résultats d’essai clinique publiés dans le Lancet Oncology.
Rapidement actualisés et présentés lors du congrès européen de cancérologie, les résultats de cet essai confirment un taux de réponse de 20 % et un taux de survie globale de 8 mois avec plus d’un tiers des patients en vie à un an. Dans un sous-groupe de patients, la survie atteint presque les 12 mois, soit presque le double d’une chimiothérapie classique.
Mais au-delà de cette première molécule, c’est l’ensemble de l’immunothérapie qui semble bouleverser la prise en charge de ce cancer et faire progresser – peu à peu – sa survie. Ainsi, le nivolumab – anticorps anti-PD1 – qui est en cours de développement a déjà été qualifié d’avancée majeure dans le cancer de la vessie avancé.
Immunothérapie, kézako ?
L’immunothérapie n’agit pas directement sur les cellules malignes comme le font les chimiothérapies classiques. Au contraire, elle cible le système immunitaire et cherche à le réveiller pour renforcer les défenses du malade contre les cellules cancéreuses.
À propos de l’AFU
L’Association Française d’Urologie est une société savante représentant plus de 90% des urologues exerçant en France (soit 1 133 médecins). Médecin et chirurgien, l’urologue prend en charge l’ensemble des pathologies touchant l’appareil urinaire de la femme et de l’homme (cancérologie, incontinence urinaire, troubles mictionnels, calculs urinaires, insuffisance rénale et greffe), ainsi que celles touchant l’appareil génital de l’homme. L’AFU est un acteur de la recherche et de l’évaluation en urologie. Elle diffuse les bonnes pratiques aux urologues afin d’apporter les meilleurs soins aux patients, notamment via son site internet grand public : http://www.urologie-sante.fr
A propos de l'auteur
Laurent Mignon
De la défense des vignobles français sur les marchés export à la e-santé, en passant par la différenciation des molécules et la valorisation de la recherche médicale et biomédicale ou la mise en perspective de l’esprit scientifique et l’image des entreprises et de leurs porte-parole, un seul but : créer du lien entre les acteurs d’un même domaine. Sa méthode : « l’immersion ». Comprendre les enjeux, apporter de nouvelles idées et méthodes, être créatif mais aussi savoir dire non et aiguiller sur d’autres approches font son quotidien.