COMMUNIQUE DE PRESSE
Alors que la santé peine à se faire entendre dans les débats pré-électoraux actuels, l’ANPDE (Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Etudiantes) apporte des propositions concrètes et souhaite initier une large réflexion publique.
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Penser la santé de l’enfant et de l’adolescent dans sa globalité : une nécessité
Hausse des maladies chroniques touchant les enfants de plus en plus jeunes, modifications sociétales (contexte familial, socio-économique…), augmentation des inégalités de santé entre enfants du même âge…, l’enjeu de la santé des enfants et des adolescents a été clairement posé par Jean-Marie Le Guen dans sa note de réflexion « Pour une politique de santé publique de l’enfant et l’adolescent ».Selon l’Unicef, la France est 13ème en matière de bien-être général des enfants sur les 25 pays de l’OCDE. En accord avec ce constat troublant, l’ANPDE tient à mettre le concept de globalité au centre des dispositifs à venir.
Pour Sébastien Colson, Président de l’ANPDE : « Concevoir la prise en charge des pathologies chroniques ne peut s’envisager qu’en intégrant l’insertion des enfants atteints par ces maladies dans la société : à l’école, en milieu parascolaire… La santé n’est pas un but en soi, il s’agit d’abord d’un accomplissement global.»
Les puéricultrices, au cœur du dispositif
Les infirmières puéricultrices disposent d’une formation de spécialité leur permettant d’envisager tous les aspects de la prise en soin des enfants et des adolescents, tout en prenant en compte leur famille et leur environnement. Dès la maternité, elles accompagnent parents et enfant dans les premiers liens et la parentalité, et dans le dépistage de troubles sensori-moteur. Ce travail se poursuit par les puéricultrices de PMI, qui réalisent des consultations au centre ou à domicile. Même si la puéricultrice se positionne dans les fonctions de direction au sein des structures d’accueil des jeunes enfants, elle est garante du suivi de la santé de ceux-ci, en collaboration avec le médecin.
Rares sont les puéricultrices qui travaillent en milieu scolaire, pourtant ce rôle devrait se développer, puisqu’elles disposent des éléments pouvant prendre en charge un enfant ou un groupe d’enfant, quel que soit leur âge.
A l’hôpital, les infirmières puéricultrices disposent des connaissances et du savoir-faire nécessaire à la prise en soin des enfants prématurés, des enfants atteints de pathologies aigues et chroniques, avec un investissement particulier pour l’éducation thérapeutique, concernant l’enfant et l’adolescent. La prise en charge des enfants à domicile (HAD ou secteur libéral) se développe progressivement, mais n’est pas suffisamment reconnue par la tarification à l’activité, et surtout par des actes de la nomenclature inexistants.
Trois propositions concrètes
1 – Élargir la Protection Maternelle Infantile (PMI) jusqu’à 12 ans, oui mais…
Pour Sébastien Colson, « À l’heure actuelle, la PMI ne dispose pas des moyens humains, matériels et financiers suffisants pour assurer son rôle auprès des enfants de la naissance à 6 ans ». L’ANPDE propose donc qu’ARS et Conseil généraux œuvrent de concert et débloquent des fonds permettant, dans un premier temps, d’assurer une qualité d’accueil, de conseil et de protection optimale pour les 0 – 6 ans.
2 – Reconnaître le rôle des infirmières puéricultrices au plus vite
Avant d’envisager tout transfert de compétences au sens strict, pour l’ANPDE, l’urgence est la reconnaissance des compétences des ces infirmières spécialisées et donc de la mise en place de la réforme LMD dans les plus brefs délais. La consultation de l’infirmière puéricultrice n’est toujours pas reconnue, alors qu’elle met en place tout un raisonnement diagnostic infirmier afin de répondre aux besoins de santé des enfants et des familles qu’elle reçoit. « Il est nécessaire de nous attribuer un rôle de prescripteur clairement défini, tout comme nos collègues sages-femmes » avance Sébastien Colson, poursuivant sur « les pratiques avancées doivent être reconnues, valorisées, avec une mise en place rapide, afin de disposer d’une réelle autonomie pour répondre aux besoins actuels de la population. »
3 – Choisir des objectifs précis
L’ANPDE participe désormais à la Commission Nationale de la Naissance et de la Santé de l’Enfant (CNNSE). Une politique de la santé de l’enfant et de l’adolescent émerge sur le territoire français, mais le retard pris doit être rattrapé, ceci nécessitant de longues heures de concertations entre tous les intervenants (professionnels de santé, financeurs, représentants des usagers…). L’ANPDE approuve les travaux concernant les parcours de soins dans les troubles de l’apprentissage et les maladies chroniques, définies comme prioritaires par la CNNSE.
Forte de cette réflexion et de ces propositions, l’ANPDE entend mettre la santé de l’enfant et de l’adolescent au cœur des débats de société à venir et engage chaque formation politique à définir sa vision et à se positionner afin de permettre aux familles de choisir l’avenir de leurs enfants.
A propos de l'auteur
Laurent Mignon
De la défense des vignobles français sur les marchés export à la e-santé, en passant par la différenciation des molécules et la valorisation de la recherche médicale et biomédicale ou la mise en perspective de l’esprit scientifique et l’image des entreprises et de leurs porte-parole, un seul but : créer du lien entre les acteurs d’un même domaine. Sa méthode : « l’immersion ». Comprendre les enjeux, apporter de nouvelles idées et méthodes, être créatif mais aussi savoir dire non et aiguiller sur d’autres approches font son quotidien.