COMMUNIQUE DE PRESSE
Après des semaines destinées à rouvrir un réel dialogue avec l’Assurance maladie sur l’avenir de la biologie médicale libérale française, et alors que son directeur semblait enfin entendre les arguments de toute une profession pour la mise en place d’un plan trisannuel de régulation, c’est l’administration centrale, en l’occurrence la direction de la Sécurité sociale du ministère des Affaires sociales et de la Santé, qui bloque tout processus et reste sur une vision comptable de la santé. Une vision qui entraînera un plan social touchant 8 000 emplois et dégradant la qualité et la proximité des soins !
Devant cette vision comptable de l’administration, l’ensemble des biologistes médicaux libéraux, réunis au sein de la PEP*, en appelle aux politiques : Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé et Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances ainsi que l’ensemble des députés et sénateurs. A l’heure des choix, de la mise en jeu de 8 000 emplois, de la qualité et de la proximité des soins, est-ce à l’administration de décider ou aux politiques de prendre leur responsabilité ?
Du 4 au 8 février 2013 : une nouvelle fermeture des laboratoires de biologie médicale sur toute la France pour être enfin entendus !
Fragilisés par 7 années de baisses consécutives des tarifs et une augmentation des charges exigées par ce même gouvernement (accréditation COFRAC, restructurations), les laboratoires de biologie médicale libéraux seront condamnés à prendre des mesures drastiques si les baisses annoncées par l’Assurance maladie et voulues par la Direction de la Sécurité sociale pour 2013 sont appliquées sans vision médicale et sans dialogue.
De la suppression de 8 000 emplois à travers toute la France à la fermeture de sites de biologie médicale, c’est à cette réalité médicale de demain que la PEP souhaite sensibiliser en demandant à tous les biologistes de France de fermer l’ensemble des sites et des laboratoires tous les après-midi du 4 au 8 février prochain.
Ce mot d’ordre, qui sera amplement suivi, préfigure ce à quoi les patients et les professionnels de santé seront confrontés demain. Des laboratoires de biologie médicale moins disponibles, plus éloignés – la fermeture complète étant la seule solution pour certains – ne pouvant répondre pleinement à leur mission auprès des patients et des médecins. A une casse sociale – 8 000 emplois supprimés – s’ajoutera une casse médicale, avec pour seul responsable l’administration !
Rappel : biologie médicale, une situation au bord de la rupture…
Pour mémoire, plus de 70% des diagnostics reposent aujourd’hui sur la biologie médicale et le maillage territorial que représentent les 3 800 structures. Depuis 2008, sous l’effet notamment des mesures draconiennes des différentes Lois de financement de la Sécurité sociale (LFSS), les emplois salariés au sein des laboratoires de biologie médicale sont en chute. La baisse de tarif envisagée par l’Assurance maladie et voulue par la Direction de la Sécurité sociale entraînera la perte de 8 000 emplois à court terme dans le secteur de la biologie médicale en France et la fermeture totale ou partielle de nombreux sites générant de nouvelles désertifications des soins et du diagnostic, y compris dans les zones urbaines.
Ponctionner une nouvelle fois lourdement les laboratoires de biologie médicale reviendrait à anéantir une profession qui prend soin de 500 000 patients chaque jour, et sans qui les retards de diagnostic seraient légion avec toutes leurs conséquences humaines et économiques à venir.
*La Plateforme d’Exercice Professionnel (PEP) regroupe tous les syndicats nationaux et régionaux, les réseaux de laboratoires, les syndicats de jeunes biologistes et les associations. L’urgence de la situation économique et l’absence de dialogue constructif avec les tutelles ont poussé l’ensemble de ces acteurs à se regrouper pour faire entendre une vérité commune à tous : la direction économique prise par les pouvoirs publics condamne la biologie médicale française.
A propos de l'auteur
Emmanuelle Klein
Surfant sur le petit monde des relations presse depuis plus de 20 ans, c’est en poussant les portes des rédactions des médias chauds qu’elle s’est forgée son expertise. Gastronomie, sport, recherche fondamentale peu importe le flacon… elle a compris que les contraintes des médias étaient les siennes et aime particulièrement relever des défis de n’importe quelle nouvelle interrogation.