En tant qu’agence de relations presse, il convient de nous interroger sur les nouveaux canaux de communication et la meilleure façon de les investir, au service des objectifs de nos clients et des besoins des médias. En effet, le temps des communiqués et conférences de presse pourrait bien être révolu, à la faveur de voies moins instituées et plus officieuses. Les métiers des relations presse sont-ils adaptés aux médias sociaux ou aux blogs ? Comment utiliser au mieux ces canaux de communication pour diffuser, de façon aussi efficace qu’un communiqué de presse il y a quelques années, les informations aux journalistes et influenceurs d’opinion ?
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Il y a moins de 10 ans, Facebook, Twitter et YouTube n’existaient pas. Pourtant, aujourd’hui, ils sont devenus les premières plateformes de communication des entreprises, en termes de trafic mais aussi, et surtout, d’exposition médiatique
aux internautes et aux médias, devenant des outils de veille à part entière. Ainsi, les sources utilisées par les journalistes des années 2010 sont à la fois les communiqués de presse, les relations professionnelles, mais aussi les sites internet, les forums d’internautes, les blogs et les réseaux sociaux.
Selon des experts comme le consultant Frédéric Cavazza, qui s’est exprimé lors d’une conférence organisée par Press Index le 14 juin 2012, “les métiers des Relations Presse sont culturellement mieux adaptés aux pratiques des médias sociaux et des blogueurs, que les métiers du marketing ou de la communication”. La raison qui justifie cette affirmation est que les métiers des relations presse nécessitent un très bon ciblage et une bonne capacité de dialogue, comparé aux techniques de “matraquage en masse utilisées par les métiers du marketing”.
En effet, pour avoir une action de communication efficace auprès d’un blogueur, il faut avoir une très bonne capacité de ciblage (“Les blogueurs les plus intéressants ne sont pas ceux qui ont le plus d’audience mais ceux qui ont le plus de pertinence sur un sujet ou un métier donné” a précisé Frédéric Cavazza), savoir s’adapter à leurs besoins et entretenir des contacts personnalisés avec eux. “Le blogueur n’est pas un journaliste, c’est un individu lambda, 100% humain. Il faut savoir sourcer, qualifier et ciseler l’approche d’un blogueur, entretenir des relations de proximité, mieux le connaître et le comprendre.”
Après le marketing de l’interruption et celui de l’attention, les marques se positionnent maintenant davantage sur le marketing de l’engagement et de la conversation. Et adoptent donc les mêmes principes de fonctionnement que les réseaux sociaux et blogueurs. Pour Frédéric Cavazza, “on se dirige inévitablement vers une évolution des offres et des responsabilités. Le travail des agences de relations presse va évoluer, et passer de la gestion des égos des journalistes à la gestion de la réputation et de l’image de leurs clients sur la Toile. Toute la difficulté, c’est de pouvoir maîtriser ce que les médias sociaux vont dire à partir du communiqué de presse qui leur sera envoyé.” C’est là que les agences de relations presse ont un rôle à jouer dans l’accompagnement des clients, dans la compréhension des médias sociaux et des pratiques d’échanges, de partage, de dialogue.
A l’avenir, la question qui se pose est de savoir si les vieilles habitudes caractéristiques de la pratique des relations presse (comme l’envoi de communiqués de presse d’information descendante ou de relance impersonnelle des journalistes par téléphone) vont disparaître au profit de nouvelles méthodes ? Les métiers des relations presse vont-ils réussir à se centrer sur de nouveaux vecteurs et de nouvelles sources d’information ?
A propos de l'auteur
Emmanuelle Klein
Surfant sur le petit monde des relations presse depuis plus de 20 ans, c’est en poussant les portes des rédactions des médias chauds qu’elle s’est forgée son expertise. Gastronomie, sport, recherche fondamentale peu importe le flacon… elle a compris que les contraintes des médias étaient les siennes et aime particulièrement relever des défis de n’importe quelle nouvelle interrogation.