Il est 20h, vous arrivez chez vous après une dure journée de labeur dans le monde de la santé. Vous vous interrogez sur votre programme de la soirée. Et si vous lanciez Hippocrate ? (On sait que vous ne déconnectez jamais vraiment). LauMa a visionné la saison 1 et vous partage son Dé[s]Brief.
Hippocrate, c’est une série signée Thomas Lilti et dont le pitch semble rocambolesque : suite à la mise en quarantaine forcée de tous les praticiens de médecine interne, trois internes inexpérimentés prennent le service en main.
Avec Louise Bourgoin, Alice Belaïdi, Zacharie Chasseriaud et Karim Leklou au casting, la série vaut le coup d’œil tant comme objet de détente que pour son réalisme (donc non, ce n’est pas un Grey’s Anatomy à la française).
En effet, au moyen d’un prétexte vaseux, la série dresse le portrait d’un hôpital public asphyxié, qui souffre d’une administration déconnectée, dont les soignants sont débordés et les services submergés. Cette série est à la fois la dénonciation d’un système qui s’étouffe et une déclaration d’amour à un métier.
Au fil des épisodes, on découvre la relation soignant-soigné : quand elle est baclée, quand elle est ratée, faute de temps ou d’intérêt parfois, mais aussi quand elle est synonyme d’écoute et qu’elle est déjà une forme de soin.
On appréhende la responsabilité individuelle et la solidarité collective, on sourit aux frasques des internes qui relâchent une pression trop lourde et on s’émeut avec les personnages. Bref, on passe un bon moment tout en s’insurgeant devant la santé qui meurt.
Alors que traiter les médecins d’ingrats est devenu plus tendance que les lunettes noires pendant la fashion week*, Hippocrate c’est un peu une piqûre de rappel concernant les conditions de travail de ceux qui nous reçoivent à l’hôpital. Et c’est bienvenu.
*cf. d’abord les propos du Pr Jean Sibilia, président de la Conférence des doyens de facs de médecine, puis un amendement tout récent – désormais modifié – relatif à une « ingratitude corporatiste ». Pour les lunettes noires, ce n’est pas notre domaine d’expertise.
A propos de l'auteur
Laurent Mignon
De la défense des vignobles français sur les marchés export à la e-santé, en passant par la différenciation des molécules et la valorisation de la recherche médicale et biomédicale ou la mise en perspective de l’esprit scientifique et l’image des entreprises et de leurs porte-parole, un seul but : créer du lien entre les acteurs d’un même domaine. Sa méthode : « l’immersion ». Comprendre les enjeux, apporter de nouvelles idées et méthodes, être créatif mais aussi savoir dire non et aiguiller sur d’autres approches font son quotidien.