Il y a quelques jours, le jeudi 10 mai, a été prise une décision importante dans le domaine informatique, dans le cadre du projet Andromède de plate-forme de services : 75 millions d’euros d’investissement de la part de l’Etat français dans un projet d’informatique « en nuage » pour stocker des données française et européenne jugées sensibles.
Une nouvelle société verra donc bientôt le jour, détenue en partie par SFR (47%), Bull (20%) et le Fonds national pour la société numérique (FSN) (33%). Son but est de construire un centre numérique offrant une gamme de services sécurisés de stockage de données pour répondre aux besoins croissants de ce type de technologie.
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En avril dernier, une première société de ce type avait vu le jour, toujours dans le cadre du projet Andromède, autour des sociétés Thalès et Orange, preuve du développement de l’informatique “en nuage” en France.
Mais avant de prendre la réelle mesure de la décision de cet investissement, il convient de se demander : qu’est-ce que l’informatique « en nuages », également appelé « cloud computing »?
C’est le stockage massif de données dans un serveur unique, situé dans un lieu unique, qui permet notamment de mieux maîtriser le stockage et d’optimiser les regroupement de données pour produire des analyses et des statistiques. Comme l’explique Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité de Microsoft France, dans l’Expansion le cloud computing est le fait « d’accéder à des ressources informatiques qui sont quelque part à travers internet« . Cette technique permet de répondre à des besoins ponctuels de stockage massif de données, comme par exemple pour des événements comme les Jeux Olympiques ou le tournoi de Roland Garros, et d’allouer les serveurs rapidement, en fonction du besoin demandé.
En général, le grand public n’a pas connaissance du fonctionnement de cette technique ; pourtant, le cloud computing est très répandu et utilisé, via des sites comme Google Docs, iCloud ou Dropbox, et présente de nombreux avantages. Réduction des coûts et gros effets d’économies d’échelle (pour les petites entreprises en particulier), flexibilité accrue des mouvements de données, simplification de leur accès, investissements financiers, création d’emplois, dématérialisation des supports et des contenus. Développer cette filière en France et en Europe est devenu indispensable aujourd’hui, pour obtenir un bon niveau de compétitivité économique en informatique.
Pourtant, il faut savoir que le cloud computing, qui implique que les entreprises ne maîtrisent plus directement les données qu’elles stockent, suscite quelques interrogations et réticences quant au niveau de sécurisation du stockage sur ce type de serveurs. Il existe d’ailleurs plusieurs exemples de perte ou de vol de données.
Les entreprises du domaine de la santé ne font pas exception à la règle et ont également recours au cloud computing. Selon Silvia Piai, Research Manager EMEA chez IDC Health Insights, dans un article du Monde informatique, le cloud computing présente des avantages d’économies d’échelle, de flexibilité, de self-service et d’amélioration du rapport valeur/temps de la technologie.
Pourtant, dans le cas des entreprises de la santé, les enjeux de sécurisation des données sont encore plus lourds. Ce qui explique que seulement 6% des responsables IT de ces entreprises consacrent plus de 10% du budget au cloud computing. Dans l’ensemble, il y a une véritable prudence à investir réellement dans des serveurs géographiquement éloignés, gérés de façon indépendante, malgré les avantages économiques et techniques indiscutables du stockage en cloud. Le fait que les données soient stockées dans des serveurs détenus par des entreprises privées représente un autre frein pour les entreprises de santé. Cependant, il est possible qu’elles reçoivent, dans le futur, des investissements publics de plus en plus importants, leur permettant de dépasser ces barrières légales et de profiter elles aussi des avantages du cloud computing.
Le cloud computing n’en est qu’à ses débuts et est indiscutablement amené à se développer.
A propos de l'auteur
Emmanuelle Klein
Surfant sur le petit monde des relations presse depuis plus de 20 ans, c’est en poussant les portes des rédactions des médias chauds qu’elle s’est forgée son expertise. Gastronomie, sport, recherche fondamentale peu importe le flacon… elle a compris que les contraintes des médias étaient les siennes et aime particulièrement relever des défis de n’importe quelle nouvelle interrogation.