Après 1 mois de confinement à la suite de l’épidémie due au coronavirus, la 2e édition du baromètre spécial coronavirus MonAviSur – B3TSI montre clairement que l’inquiétude majeure des Français est le risque d’effondrement économique. De fait, ce risque est cité par 69 % des répondants, largement devant l’inquiétude liée à un nombre important de décès dû à la COVID-19 (47 %).
Un impact économique qui se confirme jour après jour
85% des Français interrogés pensent qu’il faudra 2 ans ou plus pour que la France retrouve son niveau économique d’avant la crise (39 % estiment même qu’il faudra 5 ans ou plus).
Près de la moitié (44 %) des actifs du secteur privé pensent que leur entreprise va souffrir de cette épidémie avec des licenciements et même des faillites. Un score inchangé entre les deux premières éditions du baromètre spécial coronavirus MonAviSur – B3TSI, c’est-à-dire juste avant et juste après l’allocution télévisée du Président de la République, le 13 avril dernier, lors de laquelle il a annoncé la poursuite du confinement jusqu’au 11 mai prochain.
« Cette inquiétude des Français sur l’impact économique est à rapprocher de leur opinion sur la gestion de l’épidémie par le gouvernement. De fait, ils sont 57 % à la juger assez peu voire pas du tout efficace. De même, ils ne sont que 47 % à avoir confiance dans les informations du gouvernement » explique Alexis Bonis Charancle, Directeur associé de l’institut B3TSI.
De fait, la situation professionnelle des Français est toujours fortement impactée par l’épidémie et le confinement : 30 % des actifs sont aujourd’hui en télétravail (les CSP+, les urbains et la région parisienne), 25 % sont en chômage partiel ou en arrêt (les CSP-), 27 % continuent à se rendre à leur travail (plus les hommes, les CSP-).
D’autre part, le pourcentage de Français déclarant une diminution de leurs revenus à cause de l’épidémie a évolué entre les deux vagues du baromètre (39 % vs 35%). Pour la plupart d’entre eux l’impact est entre 10 et 20% de leurs revenus ; mais pour 8 %, il est supérieur à 40 % ou plus de leur revenu.
Face à cet impact et cette inquiétude, la grande majorité des Français ne sont pas prêts aujourd’hui à contribuer personnellement pour relancer l’économie à la fin de l’épidémie sous forme financière (impôt spécial Coronavirus, augmentation des cotisations santé ou diminution des remboursements des frais de santé) ou sous forme de temps de travail sans augmentation de salaire.
À noter, les jeunes 15-29 ans sont davantage prêts à contribuer financièrement et les CSP + sont un peu plus enclins à travailler plus sans compensation salariale.
Et pourtant un impact sanitaire vécu par une large partie des Français
13 % des Français déclarent avoir dans leur famille proche au moins une personne qui a été diagnostiquée infectée par le Coronavirus.
De plus, si le confinement permet de contenir la propagation du virus, 11 % des Français pensent avoir ou avoir eu le Coronavirus (dont seulement 1 % confirmés par test), soit largement plus que les derniers chiffres fournis par l’Institut Pasteur le 21 avril[1] (5,7 % des Français seraient infectés d’ici le 11 mai). Il est donc fortement probable qu’une partie des 11 % de l’étude pensent être ou avoir été infectée sans l’être vraiment.
44 % des Français souffrant de maladie chronique / affection de longue durée ont annulé ou différé des rendez-vous médicaux pris avant le début de crise (32 % de la pop. globale). 40 % de ces mêmes personnes ont annulé ou différé des contrôles ou examens médicaux (26 % de la pop. globale) et 7 % ont annulé ou différé une intervention chirurgicale programmée avant le début de crise (4 % de la pop. globale).
« Comme l’a rappelé le Ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, ces chiffres cachent une autre crise sanitaire potentielle » indique Alexis Bonis Charancle « De fait, il ne faudrait pas qu’à l’épidémie due au coronavirus s’ajoute une épidémie liée à des défauts de dépistage de cancer, de suivi d’un diabète, ou de mauvaise prise en charge d’une insuffisance rénale chronique. »
La téléconsultation ne remplace pas et ne remplacera pas tout-à-fait les consultations
4 % des Français déclarent avoir eu recours à la téléconsultation avant le début de l’épidémie. Lors de la 1re vague du baromètre, ils étaient 8 %. Désormais, ce sont 10 % des Français qui en auraient fait l’usage.
Sachant que 37 % de Français indiquent avoir moins consulté leur médecin traitant depuis le début de l’épidémie, cette augmentation du nombre de téléconsultants parmi les Français reste finalement assez modeste.
De plus et comme l’a montré la 1re édition du baromètre, pour une large majorité des pratiquants de la téléconsultation, il s’agit d’abord d’une solution liée à la crise. Ainsi, ils sont 65 % à indiquer qu’ils ne la pratiqueraient pas plus qu’avant une fois l’épidémie passée, 13 % la pratiqueront même moins.
« Comme tout sondage, ces résultats sont une photo à l’instant T des opinions d’un échantillon représentatif de la population. Les Français vivent cette crise profondément et son impact sur les opinions est fort. Ainsi, si 68 % pensent que nous serons plus solidaires demain, je rappelle qu’une large majorité des Français ne sont pas prêts à contribuer personnellement pour relancer l’économie à la fin de l’épidémie. Ces deux chiffres montrent toute l’ambivalence des sentiments des Français, de nos sentiments, à l’heure actuelle » conclut Alexis Bonis Charancle.
À propos du baromètre spécial coronavirus MonAviSur – B3TSI
Baromètre réalisé auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 à 80 ans, selon critères de sexe, d’âge, de répartition CSP, de taille de commune d’habitation et de région d’habitation de 1000 répondants du panel MonAviSur, par l’institut B3TSI. Population interrogée via un sondage en ligne du 6 au 9 avril 2020 pour la 1re édition et du 14 au 16 avril pour la 2e.
Étude intégrale disponible d’un simple clic.
À propos de B3TSI
B3TSI est créée en 1987 par Alexis Bonis Charancle et Philippe Boudet, tous deux ingénieurs agronomes. C’est une entreprise reconnue, spécialiste des études quantitatives, dont le premier métier historique est le traitement et l’analyse des données, ce qui donnent lieu à une expertise singulière. Pour répondre aux besoins de ses clients, B3TSI a, au fil des années, étendu son activité. D’abord au domaine du recueil, avec l’obsession constante de qualité des données, puis à la gestion des projets d’études dans leur globalité, avec le souci permanent de la meilleure imbrication possible entre les différents maillons de la chaîne présents dans son métier. www.b3tsi.com
[1] https://www.pasteur.fr/fr/espace-presse/documents-presse/covid-19-modelisation-indique-que-pres-6-francais-ont-ete-infectes
A propos de l'auteur
Laurent Mignon
De la défense des vignobles français sur les marchés export à la e-santé, en passant par la différenciation des molécules et la valorisation de la recherche médicale et biomédicale ou la mise en perspective de l’esprit scientifique et l’image des entreprises et de leurs porte-parole, un seul but : créer du lien entre les acteurs d’un même domaine. Sa méthode : « l’immersion ». Comprendre les enjeux, apporter de nouvelles idées et méthodes, être créatif mais aussi savoir dire non et aiguiller sur d’autres approches font son quotidien.