Réingénierie du diplôme d’infirmière puéricultrice
Le 13 juillet dernier, plus de 200 infirmières puéricultrices, infirmiers puériculteurs et étudiants de la spécialité se sont réunis devant le Ministère des Affaires Sociales et de la Santé pour manifester leur mécontentement : la profession est toujours en attente d’un cadrage interministériel (Ministère des Affaires Sociales et de la Santé et du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche) sur le niveau de grade Master. Cette première action a abouti à un entretien avec les cabinets des Ministères concernés qui ont demandé de patienter concernant les décisions relatives à la formation, dans l’attente de la publication du rapport de l’IGAS/IGAENR1 sur le dispositif LMD des professions paramédicales, annoncée fin juillet 2013.
A ce jour, le rapport n’est toujours pas rendu public et l’évolution de l’exercice de la profession n’est pas à l’ordre du jour !
Comme annoncé le 13 juillet dernier, Sébastien Colson, Président de l’ANPDE, soutenu par l’ensemble du Conseil d’Administration de l’association, et Patricia Faivre, Présidente du CEEPAME (Comité d’Entente des Écoles Préparant Aux Métiers de l’Enfance) lancent un nouvel appel au rassemblement le 27 septembre prochain pour marquer les 30 ans d’un programme de formation obsolète pour les puéricultrices.
Devant le parvis de la Gare Montparnasse
Une marche conduira ensuite les manifestants au
Ministère des Affaires Sociales et de la Santé
14 avenue Duquesne – 75007 Paris
“Cette deuxième manifestation sera suivie d’autres actions “coup de poing” tant que nous n’obtiendrons pas gain de cause !”, insistent les deux présidents qui mènent, pour la première fois, ce mouvement d’envergure.
Le programme de formation n’a jamais été réactualisé depuis 30 ans, le dernier datant de 1983. “Son contenu est obsolète et inadapté aux besoins actuels des professionnels, des enfants et des familles. Les compétences à acquérir et à développer ne correspondent plus au programme”, s’inquiète Patricia Faivre.
Il existe une profonde iniquité entre les professions de santé. “Alors, quelles sont les raisons de ce blocage concernant le cadrage interministériel sur le grade Master pour les puéricultrices, alors que le programme de formation est l’un des plus anciens et obsolètes ? Pourquoi le cabinet de Marisol Touraine déclare qu’aucune modification du Code de la Santé Publique n’est à l’ordre du jour alors que nos collègues IBODE se préparent à le modifier pour leur profession ?”, questionne Sébastien Colson.
Ainsi, les puéricultrices réclament justice à travers leurs revendications :
• Reconnaissance et valorisation des compétences cliniques et managériales, dans tous les secteurs d’activités (hôpital, Protection Maternelle et Infantile, crèches, centres de dépistage et prévention précoces, pouponnières, activité libérale…)
• Reconnaissance et valorisation des activités de consultation de puéricultrice (prévention, éducation, conseils, suivi d’enfants… en lien avec le pédiatre)
• Reconnaissance d’actes exclusifs, spécifiques aux infirmières puéricultrices (définis en collaboration avec les pédiatres et les médecins généralistes)
• Création urgente d’une nomenclature des actes professionnels spécifiques aux infirmières puéricultrices
• Reconnaissance et valorisation des travaux de recherche en sciences infirmières spécialisées en puériculture
• Mise en place rapide du nouveau référentiel de formation, conduisant au Diplôme d’Etat de Puéricultrice, reconnu au grade Master (120 ECTS, en 4 semestres de formation)
• Egalité de traitement avec les autres spécialités infirmières
• L’avenir de la profession de puéricultrice, c’est aussi l’avenir de la santé des enfants et de leur famille dans un travail en collaboration pluridisciplinaire, et c’est aussi l’avenir de la santé des futurs adultes de demain.
1 – IGAS, Inspections Générales des Affaires Sociales / IGAENR, Inspections Générales des Affaires de l’Éducation Nationale et de la Recherche
A propos de l'auteur
Emmanuelle Klein
Surfant sur le petit monde des relations presse depuis plus de 20 ans, c’est en poussant les portes des rédactions des médias chauds qu’elle s’est forgée son expertise. Gastronomie, sport, recherche fondamentale peu importe le flacon… elle a compris que les contraintes des médias étaient les siennes et aime particulièrement relever des défis de n’importe quelle nouvelle interrogation.