Vieillissement de la population, augmentation des maladies chroniques, volonté des seniors de rester le plus longtemps possible à domicile, volonté politique de réduire les séjours hospitaliers … les arguments en faveur de la e-santé et de la préservation de l’autonomie ne manquent pas. Et ils seront au cœur des débats qui se dérouleront les 4 et 5 juillet prochains lors du colloque Numérique et Santé + Autonomie.
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Réunir, en un même lieu, acteurs de la santé et acteurs de l’autonomie peut sembler surprenant. Pourtant, au-delà de la convergence démographique (la France compte désormais 15 millions de personnes âgées de 60 ans et plus, et plus de 9 millions de personnes en affection de longue durée avec un âge
moyen de 62 ans1), c’est avant tout la convergence technologique qui les rassemble. De fait, le numérique en santé et/ou en autonomie représente une chance, tant pour la santé individuelle que pour le système de santé et la préservation de l’autonomie. Pour Sandrine Degos, Directeur Santé et Autonomie du Groupe AEF : “Ce colloque est l’unique occasion de mettre en exergue cette convergence tout en précisant les contours de chaque domaine et les développements, notamment économiques, attendus”.
Silver économie, un booster de l’e-santé ?
Selon une étude du CREDOC, les seniors représentent, depuis 2010, la majorité des dépenses en France, et concentrent 64% de la consommation pour le seul marché de la santé. Grâce à l’introduction progressive des TIC auprès des seniors, le numérique en autonomie est l’une des principales voies pour développer l’e-santé et surtout pour favoriser son appropriation. Ainsi, de nombreux groupes issus des technologies ou de la santé développent des stratégies spécifiques à la silver économie.
Des solutions proposées par Bluelinea en faveur du maintien à domicile via la télésurveillance, en passant par le nouveau téléphone dédié au senior de Fujitsu, distribué en France par Orange, sans oublier les solutions soutenues ou initiées par Réunica dans le domaine de la prise en charge de l’insuffisance cardiaque chronique ou dans la prévention de la dépendance (Réunica Domicile), les opérateurs se situent tous à la croisée des chemins.
Aujourd’hui, un fait est clair : l’e-santé se nourrira de la silver économie !
- Focus Blue Home Care de BlueLinea : cette solution globale de prise en charge pour les personnes vulnérables comprend une montre Bluegard embarquant un système de géolocalisation qui sécurise les déplacements de patients souffrant de troubles de l’orientation, et un carnet de correspondance électronique dont les données informatiques sont transférées à un serveur dédié et consultable par les personnes habilitées, pour une meilleure coordination des différents intervenants. Le dispositif peut également s’associer à une balance intelligente en Wi-Fi afin de détecter une éventuelle dénutrition et d’alerter le médecin, ainsi qu’à un tensiomètre connecté à une appli mobile de santé pour surveiller sa tension et envoyer les mesures directement au médecin.
Silver économie et e-santé, “l’iPad plutôt que l’EHPAD !”
Un rapport du GSMA et de PwC, de juin 2013, indique que le déploiement des technologies mobiles de santé pourrait permettre à l’Union Européenne d’économiser jusqu’à 100 milliards d’€ de dépenses à l’horizon 2017.
De fait, la santé mobile représente, potentiellement, un nouvel eldorado, comme l’exposera Robert Picard, référent santé au CGIEET, lors de sa conclusion de la table ronde du 5 juillet sur les projets e-santé en France. La santé mobile, ou mHealth, parie sur la volonté des personnes de s’approprier leur santé et d’être actrices de leur propre suivi et du coaching à l’observance de leur traitement. Balances électroniques, applications mobiles, outils d’automesure… de nombreuses innovations arrivent sur le marché de la grande consommation et toutes ont en commun un même facteur : elles s’interconnectent avec un smartphone ou une tablette.
En amont des filières “e-santé, autonomie, mobilité”, les supports (smartphones ou tablettes) sont donc des technologies clés. De leur ergonomie dépend une large part de développement des usages. Les solutions de téléphonie conçues par Doro depuis de nombreuses années, ou par Samsung ou Fujitsu plus récemment, entrent parfaitement dans ce cadre. Qu’il s’agisse d’améliorer les téléphones portables ou les tablettes pour les adapter aux seniors (clavier à grandes touches, icônes agrandies, taille d’affichage du texte réglable chez Doro, ralentissement de la voix de l’interlocuteur pour faciliter sa compréhension chez Fujitsu) ou de déployer des programmes d’assistance à domicile (Doro Experience® : une interface extrêmement conviviale qui rend l’utilisation d’ordinateurs, de tablettes Android ou de smartphone simple comme un jeu d’enfant pour les seniors), ces nouvelles technologies ont pour principe d’être centrées sur l’utilisateur pour transformer ce qui pourrait être une contrainte ou un handicap en une amélioration de la qualité de vie.
Maladies chroniques et autonomie, de la télésurveillance à la télémédecine
Parmi les maladies chroniques suscitant un vif d’intérêt des acteurs économiques et/ou de santé, la maladie d’Alzheimer figure au tout premier plan.
Ainsi, le 29 mai dernier, le CHU de Montpellier a présenté une première mondiale en ce domaine : KODRO. Cette solution se présente sous la forme d’un bouquet de services accessibles par le biais d’une tablette numérique tactile, et destinés à stimuler la dynamique cognitive des seniors actifs ou souffrant de difficultés cognitives comme celles rencontrées par exemple dans la maladie d’Alzheimer ou les troubles apparentés. Ces services s’accompagnent d’un système de coaching à distance et de fonctionnalités permettant de maintenir le lien social. Il faut préciser que KODRO est lauréat du dernier appel à projets du gouvernement. Dans le cadre du colloque Numérique Santé + Autonomie, le 4 juillet à 11h00, Pierre Foulon, directeur de Genious Interactive, et le Dr Renaud David, psychiatre au CHU de Nice, reviendront sur l’apport du numérique dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer et dresseront les enseignements du projet Az@GAME qui fût lauréat du premier appel à projet e-santé.
Autre maladie chronique génératrice de coûts et de perte d’autonomie, l’Accident Vasculaire Cérébral est l’une des grandes priorités de santé française et sera au cœur de la session du 5 juillet (9h45 / 12h30) consacrée aux conditions d’un déploiement industriel des solutions pour la santé et la silver économie. Frappant de jeunes seniors (les personnes en ALD pour un AVC invalidant ont 68 ans de moyenne d’âge1), les AVC impactent tout autant les personnes que la société dans son ensemble. La téléAVC associe visioconférence et téléradiologie afin d’améliorer la fiabilité des diagnostics et d’assurer des décisions thérapeutiques ou des prises en charge adaptées au plus vite, le temps de prise en charge de l’AVC étant un élément clé de son évolution vers le handicap. Du programme déployé par ETIAM en Bretagne (transferts sécurisés d’imagerie entre établissements dans le cadre de la prise en charge de l’AVC par télémédecine) à la présentation de l’expérimentation en télémédecine lancée dans le cadre du “Pacte Territoire-Santé”, visant à évaluer de façon médico-économique les projets de télémédecine impliquant le secteur ambulatoire, en passant par l’apport des solutions de SPIE communications ou la prise en charge à distance des patients en suspicion d’AVC via le programme régional de l’ARS de Picardie, la session du 5 juillet permettra non seulement de savoir où se situe la France dans ce domaine mais également de dresser les contours de la prise en charge pré et post AVC de demain.
Silver économie et numérique en santé, référentiels
Au-delà des projets et des programmes, les enjeux sont d’importance. Il s’agit tout autant de répondre à un défi démographique (le vieillissement de la population) et épidémiologique (la croissance des maladies chroniques) que de bâtir un système durable vertueux.
Celui-ci ne pourra se faire que sur la base des technologies éprouvées, reconnues et porteuses de valeurs. Ainsi, le programme Ic@re, développé par Legrand, lauréat du second appel à projets ministériel en e-santé, et portant sur le «Développement de services numériques pour la santé et l’autonomie» est destiné à évaluer, durant 2 ans (2 000 foyers concernés sur 4 départements), l’impact de solutions technologiques, organisationnelles et médico-sociales innovantes pour le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie.
Au-delà de ce programme, les référentiels, la labellisation et les marques apparaissent essentiels pour l’essor de la e-santé et de la silver économie. Comment définir les critères de qualité des solutions et des produits liant numérique et autonomie ou numérique et santé? Peut-il et doit-il y avoir convergence en ce domaine ? Pour répondre à ces questions, Catherine Pronic, chef de projets senior en normalisation à l’AFNOR et Patrick Malléa, directeur général du Centre National de Référence Santé à domicile et Autonomie (CNR Santé) apporteront leur expertise le 5 juillet à 9h45, durant une session spécifique, afin d’éclairer les participants sur les conditions de la réussite des technologies numériques en e-santé et au sein de la silver économie.
Colloque Numérique Santé + Autonomie • Informations pratiques
Date : les 4 et 5 juillet 2013
Centre de conférence Pierre Mendès France Ministère de l’Economie et des Finances
139 rue de Bercy – Paris 12ème
Pour en savoir plus sur le programme : téléchargez le programme ici.
Formulaire d’accréditation presse, téléchargeable là.
A propos de l'auteur
Laurent Mignon
De la défense des vignobles français sur les marchés export à la e-santé, en passant par la différenciation des molécules et la valorisation de la recherche médicale et biomédicale ou la mise en perspective de l’esprit scientifique et l’image des entreprises et de leurs porte-parole, un seul but : créer du lien entre les acteurs d’un même domaine. Sa méthode : « l’immersion ». Comprendre les enjeux, apporter de nouvelles idées et méthodes, être créatif mais aussi savoir dire non et aiguiller sur d’autres approches font son quotidien.