Le point de vue des infirmières puéricultrices
L’entrée à l’école maternelle est une étape importante et parfois très attendue de certains parents. Pour d’autres, cela se traduit par une inquiétude, surtout si son enfant n’est pas tout à fait propre au moment de l’admission. Thomas Aubrège, directeur de crèche à Vandroeuvre-lès-Nancy en Meurthe-et-Moselle et membre de l’Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Etudiants (ANPDE), apporte son éclairage sur la propreté et livre ses conseils pour accompagner l’enfant dans l’acquisition de cette étape.
Y-a-t-il un âge idéal ?
L’acquisition de la propreté est l’un des apprentissages particulièrement attendu des parents. Néanmoins, “passer de la couche au pot peut s’avérer complexe”, explique Thomas Aubrège. Chaque enfant évolue à son rythme et appréhende à sa façon cette étape qui peut s’exprimer par de la fierté, du rejet ou de l’indifférence. “Le plus important et parfois le plus difficile est de ne surtout pas créer un climat d’angoisse autour de la propreté. Il faut encourager et accompagner son enfant dans cette démarche sans précipitation”, poursuit-il.
En moyenne un enfant est prêt à devenir propre entre 2 et 3 ans, cela peut se produire plus tôt ou plus tard ! “Il faut surtout éviter d’aborder le sujet avant 18 mois”, précise Thomas Aubrège. On parle de maturation physique lorsque l’enfant maîtrise la contraction de ses sphincters, c’est-à-dire qu’il est capable de fermer ses orifices pour se retenir. On peut déceler cette maturation en observant l’évolution musculaire de tout son corps, par exemple lorsqu’il est capable de monter et descendre des escaliers debout en tenant la main et en alternant ses pieds. “Lorsqu’un enfant est prêt à devenir propre, il va l’exprimer ou le montrer par lui-même”, souligne-t-il.
Et si l’enfant n’est pas propre pour la maternelle ?
Dans la plupart des écoles un des critères pour rentrer à la maternelle est la propreté. Cependant, “les parents ne doivent s’angoisser à ce sujet”, insiste Thomas Aubrège. Si l’enfant n’est pas totalement propre, il conseille de prendre rendez-vous avec la direction de l’école ou avec le professeur des écoles qui va s’occuper de l’enfant pour aborder le sujet afin de trouver des solutions pour gérer la situation. La majorité des enfants qui rentre en petite section est propre. Si 1 ou 2 enfants ne le sont pas totalement, l’ATSEM (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) qui assiste le professeur des écoles, est présente pour toutes les questions relatives à l’hygiène des enfants. “C’est à étudier
au cas par cas”, précise Thomas Aubrège. En revanche, si l’enfant n’est pas propre du tout et que cela pose un problème, il est possible de trouver des solutions comme l’école à mi-temps par exemple.
A l’école maternelle, des pauses pour que les enfants se rendent aux toilettes sont organisées régulièrement (toutes les 45 minutes environ). C’est l’occasion pour ceux qui ne sont pas totalement propres d’accélérer l’apprentissage en suivant le rythme de ses camarades.
Accompagner pas à pas l’enfant à devenir propre
“Si à quelques semaines de la rentrée à la maternelle, l’enfant n’est toujours pas propre, il ne faut pas s’inquiéter. Cela signifie seulement que l’enfant a besoin d’avantage de temps. Rien ne sert de se précipiter car cela pourrait engendrer un blocage chez l’enfant qui ressent l’inquiétude de ses parents face à cette situation !”, insiste Thomas Aubrège. Il est également possible que l’enfant n’apprécie pas le pot, dans ce cas, les parents peuvent lui proposer un réducteur de toilettes. “Cela peut-être un moyen pour lui de faire comme les grands”. Il recommande aux parents “de faire des tentatives les jours où ils disposent du temps à consacrer à l’enfant.” Les périodes favorables sont pendant les périodes estivales avant la rentrée scolaire.
Thomas Aubrège conseille pour acclimater l’enfant en douceur de commencer par mettre le pot à disposition de façon accessible, dans un endroit tranquille et confortable. Les parents peuvent solliciter l’enfant lorsqu’ils pensent qu’il est prêt : lui proposer les toilettes avant et après la sieste par exemple et en lui retirant la couche pour une courte période pour qu’il s’habitue et prenne conscience de ce qu’il se passe.
Certains enfants n’acquièrent pas la propreté de jour et de nuit en même temps. L’apprentissage peut se faire très naturellement pour certains enfants, pour d’autres il faudra plus de temps. Thomas Aubrège précise que l’important est de toujours rester patient et de ne pas dramatiser après les accidents. “Si les parents ont essayé de faire acquérir la propreté à leur enfant mais que cela ne fonctionne pas, il ne faut pas hésiter à lui remettre les couches et de retenter plus tard lorsque l’enfant sera mieux disposé. C’est une question de maturité !”, conclut-il.
A propos de l'auteur
Emmanuelle Klein
Surfant sur le petit monde des relations presse depuis plus de 20 ans, c’est en poussant les portes des rédactions des médias chauds qu’elle s’est forgée son expertise. Gastronomie, sport, recherche fondamentale peu importe le flacon… elle a compris que les contraintes des médias étaient les siennes et aime particulièrement relever des défis de n’importe quelle nouvelle interrogation.