Cardiawave, la startup née des travaux de recherche de l’Institut Langevin et de l’HEGP (Hôpital Européen Georges Pompidou), annonce avoir sécurisé 7 millions d’€ de financements dont 2,5 millions d’€ de subventions via le dispositif européen Instrument PME, phase 2.
Au cours de l’été, Cardiawave a sécurisé 4,5 millions d’€ d’augmentation de capital auprès de ses actionnaires historiques (Sofimac Innovation, Business Angels des Grandes Ecoles (BADGE), Paris Business Angels (PBA), Angels Santé et Angels’ Bay Invest) et en élargissant le tour de table à des family offices dont ceux de Messieurs Philippe Oddo et Serge Crasnianski. En parallèle, elle bénéficie de 2,5 millions d’€ de subventions via le dispositif européen Instrument PME, phase 2, qui finance les technologies européennes les plus disruptives portées par des sociétés à très fort potentiel de croissance. Ceci porte ses nouvelles capacités de financement à 7 millions d’€.
Pour Benjamin Bertrand, PDG de Cardiawave : « Cette levée de fonds auprès de nos actionnaires historiques et de family offices prestigieux démontre que notre projet d’entreprise conjugue parfaitement ambition et réalisme. Couplée à la subvention du dispositif européen Instrument PME, elle nous permet d’envisager nos développements sereinement, au-delà des études cliniques chez l’homme qui débuteront en 2019. Le marquage CE et la commercialisation sont, pour leur part, attendus début 2021 ».
CARDIAWAVE RÉPONDRA, DÈS DEMAIN, À UN BESOIN MAJEUR DE SANTÉ PUBLIQUE
La sténose aortique (ou RAC, rétrécissement aortique calcifié) touche de 3 à 12 % de la population de plus de 65 ans : cette pathologie est devenue un enjeu majeur de santé publique en raison du vieillissement des populations occidentales. Le taux de survie est de 2 à 5 ans pour les patients diagnostiqués avec un RAC sévère symptomatique : environ 1,3 million de patients sont atteints en Europe aujourd’hui.
Avec son dispositif non-invasif, d’un coût plus faible que les traitements actuels et facilement utilisable par les cardiologues, Cardiawave ambitionne de répondre à plusieurs enjeux : prendre en charge davantage de patients, plus tôt et avec un meilleur rapport bénéfice-coût pour les systèmes de santé.
De fait, qu’il s’agisse de la chirurgie à cœur ouvert ou de procédure mini invasive type TAVI, la prise en charge actuelle est réservée aux patients très malades à risque élevé de mort subite. Les deux approches provoquent des complications (AVC, infections, infarctus) et la morbidité liée à ces interventions est de 3 à 5 % à 30 jours, 20 % à 1 an, 40 % à 3 ans. Leur coût est également extrêmement élevé et limite leur diffusion et leur usage. Actuellement, seuls 30 % des patients touchés par un RAC à son stade sévère seraient pris en charge, du fait de l’absence de diagnostic ou en raison de l’inéligibilité des patients aux réponses médicales actuelles ou enfin par manque d’infrastructures.
La première étude clinique chez l’être humain débutera au printemps 2019 et permettra à Cardiawave d’envisager le marquage CE Dispositif Médical au début de l’année 2021 et un déploiement de la thérapie la même année. Pour assurer celle-ci, une nouvelle levée de fonds, d’un montant de 15 millions d’€, interviendra fin 2019, début 2020.
CARDIAWAVE, LORSQUE LES SCIENCES FONDAMENTALES RENCONTRENT LA CLINIQUE
Cardiawave a été créée en octobre 2014 par Benjamin Bertrand (entrepreneur franco-américain), les physiciens Mickaël Tanter, Mathieu Pernot et Mathias Fink de l’Institut Langevin (Unité́ mixte de recherche CNRS/INSERM/ESPCI), leader mondial en imagerie et thérapie par ultrasons, et le cardiologue Emmanuel Messas, Chef de service et Directeur de laboratoire à l’Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP).
Cardiawave a développé un dispositif médical non invasif pour prendre en charge les pathologies valvulaires cardiaques, en particulier celle du rétrécissement aortique calcifié, la première valvulopathie de l’adulte et l’une des principales causes de mortalilité cardiovasculaire dans le monde.
Fruit d’une collaboration de plus de cinq ans entre les équipes de l’Institut Langevin et celles de l’HEGP autour des ultrasons focalisés, la technologie développée par Cardiawave s’appuie sur plusieurs innovations de rupture brevetées.
Nommée Pulsed Cavitational Ultrasound Therapy (PCUT), la thérapie consiste à délivrer des ultrasons qui, par un effet mécanique de très haute précision (cavitation), vont venir micro-fracturer les calcifications et rendre ainsi sa souplesse aux volets, ou folioles, de la valve cardiaque immédiatement durant l’intervention. La valve aortique s’ouvrant mieux, le sang oxygéné peut à nouveau irriguer le corps convenablement.
Les technologies rassemblées dans le dispositif développé par Cardiawave présentent de nombreux avantages par rapport à l’état de l’art et toutes les technologies existantes. Via un dispositif d’imagerie intégré et couplé avec le procédé de thérapie à ultrasons, il est possible de suivre en temps réel le déroulement du traitement et ses effets.
A propos de l'auteur
Laurent Mignon
De la défense des vignobles français sur les marchés export à la e-santé, en passant par la différenciation des molécules et la valorisation de la recherche médicale et biomédicale ou la mise en perspective de l’esprit scientifique et l’image des entreprises et de leurs porte-parole, un seul but : créer du lien entre les acteurs d’un même domaine. Sa méthode : « l’immersion ». Comprendre les enjeux, apporter de nouvelles idées et méthodes, être créatif mais aussi savoir dire non et aiguiller sur d’autres approches font son quotidien.